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Lab 3Dnatives : Test de l’imprimante 3D Bambu Lab P1S

En 2020, Bambu Lab est entré dans le monde de la fabrication additive par la petite porte du crowdfunding. Grâce au succès fulgurant de leur campagne Kickstarter, au cours de laquelle ils ont collecté plus de 7 millions de dollars, Bambu Lab est devenu le nouvel acteur dont tout le monde parle. Bambu Lab s’est rapidement distingué en surfant sur l’intégration de l’intelligence artificielle au sein de ses machines, avec l’objectif d’améliorer l’expérience utilisateur. Aujourd’hui, 3Dnatives se penche sur l’une de leurs dernières machines, l’imprimante 3D Bambu Lab P1S dotée de plusieurs caractéristiques intéressantes et d’un prix compétitif.

La P1S est le dernier ajout en date à la lignée d’imprimantes FDM de bureau de Bambu Lab

La gamme de produits actuelle se compose de quatre imprimantes 3D : la X1 Carbon, la X1, la P1P et la P1S. Fondé par une équipe d’ingénieurs ayant précédemment travaillé chez DJI, le fabricant de drones, Bambu Lab se définit comme une équipe d’ingénieurs passionnés, déçus par les solutions d’impression 3D grand public actuelles. Leur objectif est de créer des imprimantes simples, fiables et abordables pour un usage personnel.

Mieux encore, l’ensemble que nous avons testé, le P1S Combo, inclut la machine et le système AMS permettant une impression multi-matériaux, le tout à moins de 1000€.

L’imprimante que nous testons aujourd’hui est la P1S, l’offre milieu de gamme qui vient se positionner entre la série X1 et la P1P. Voyons ce que vaut l’imprimante 3D Bambu Lab P1P et si elle est réellement à la hauteur du bruit et de l’engouement qu’elle suscite.

Déballage de la Bambu Lab P1S

Dès les premiers instants, on découvre le design soigné de la P1S. L’emballage de l’imprimante assure une protection optimale lors du transport. Les composants sensibles comme l’écran LCD, les panneaux en verre, la tête d’impression et l’AMS  sont minutieusement emballés et protégés afin d’éviter tout dommage potentiel lors de la livraison.

Une fois l’imprimante sortie de son carton, l’AMS et la boite d’accessoire sont intégrées dans l’enceinte fermée de l’imprimante. Lorsque l’on retire la boite d’accessoires, on y trouve : 2 bobines de 250 grammes de PLA, 1 bobine de 250 de support pour PLA, un hotend de rechange, 2 blocs d’essuyage de buse, 2 découpes filaments, 2 clefs allen, une aiguille (pour déboucher les buses), un plateau d’impression magnétique en acier avec un revêtement PEI et une lame.

La P1S de Bambu Lab est composée de panneaux en plastique et de verre

Le système de mouvement Core XY utilise des tubes en fibre de carbone pour l’axe X et des tiges en acier pour l’axe Y. L’axe Z est quant à lui équipé de 3 tiges en acier et 3 vis sans fin. Les moteurs NEMA 17 contrôlent les trois axes. Ces composants et la tête d’impression propriétaire laissent présager précision, fiabilité et vitesse d’impression remarquables comme promis par le fabricant. Le plateau d’impression magnétique flexible en acier, livré avec la P1S, présente un revêtement PEI et peut être interchangé avec d’autres plateaux disposant de revêtements différents pour s’adapter à différents matériaux.

La P1S partage le châssis en acier soudé des autres modèles de la gamme et offre un volume d’impression de 256 mm cube. Bien que ce volume soit relativement restreint par rapport aux standards actuels du marché, il conviendra à la grande majorité des applications d’une imprimante FDM de bureau.

La P1S correspond ainsi au milieu de gamme de chez Bambu Lab, comblant le fossé entre la P1P et la série X1 à bien des égards. Dotée d’une enceinte d’impression entièrement fermée, elle dispose de panneaux latéraux et arrière en plastique, ainsi que d’un couvercle et d’une porte avant en verre. Bien qu’elle dispose de nombreuses mises à niveau comparé à la P1P, elle partage l’écran LCD monochromatique et l’interface bouton de celle-ci, et ne bénéficie donc pas de l’écran tactile couleur de la série X1.

L’écran LCD présente une interface simple navigable à l’aide des boutons en facade

Un ajout significatif à la P1S par rapport à la P1P est son ventilateur auxiliaire de refroidissement, son régulateur de température de la chambre et son filtre à charbon actif, des éléments également présents sur la série X1. Malgré les avantages que présente la P1S, il faudra passer à la série X1 pour bénéficier de fonctions avancées d’IA, du capteur micro LIDAR et de la caméra de meilleure résolution.

Installation de l’imprimante 3D P1S de Bambu Lab

Le processus d’assemblage initial d’une imprimante 3D peut s’avérer intimidant pour les débutants. Heureusement, Bambu Lab a réussi à simplifier cette étape pour la P1S. La machine vient quasiment intégralement préassemblée et les instructions d’assemblage sont claires et accompagnées d’illustrations détaillées, ce qui facilite grandement la tâche.

Le système multi matériau AMS permet de simplifier les changements de filament et les impression multicolores

Le bundle que nous avons reçu, appelé “P1S Combo”, comprenait l’imprimante 3D P1S elle-même ainsi que le système AMS. Ce dispositif permet le stockage et l’impression de jusqu’à 4 matériaux différents. Pour le déballage de ce bundle avec AMS, le système multi-matériaux et son élément de fixation pour le transport en plastique doivent être dévissés et libérés de l’enceinte de la P1S. L’AMS est ensuite connecté à l’imprimante via un câble et un tube PTFE. Le système peut être disposé sur ou à côté de l’imprimante.

De plus, il faut retirer les vis qui maintiennent le plateau d’impression en place durant le transport. À ce moment, il est possible d’installer le support bobine à l’arrière de la machine à l’aide de deux vis, une étape facultative si l’on utilise l’AMS.

La suite du processus d’installation consiste à brancher et à installer l’écran LCD, puis le fabricant recommande de télécharger l’application mobile Bambu Handy, disponible sur Android et iOS, pour créer un compte Bambu Lab. Une fois l’imprimante associée au compte et connectée au Wi-Fi (ce qui est impératif pour bénéficier de la connectivité au cloud puisque l’imprimante ne bénéficie pas d’un port RJ45), il est recommandé de suivre les étapes de calibration automatisée, en veillant à laisser la mousse protectrice sous le plateau jusqu’à la fin de cette étape.

La tête d’impression de la Bambu Lab P1S est maintenue grâce à des aimants permettant d’accéder aux vis pour changer le hotend rapidement

Des guides papier ainsi que des vidéos détaillées disponibles sur le site web de Bambu Lab fournissent des informations complètes sur le processus de déballage et de mise en route.

Logiciel Bambu Studio (et l’interface cloud)

Le logiciel de découpe (ou slicer) joue un rôle essentiel dans l’expérience d’impression 3D. Dans le cas de Bambu Lab, le logiciel propriétaire Bambu Studio est dérivé du renommé PrusaSlicer, lui-même basé sur Slic3r. Bambu Studio combine le moteur de découpe PrusaSlicer avec une interface utilisateur repensée, offrant une expérience utilisateur relativement intuitive, ce qui en fait un choix idéal pour les débutants. Cependant, les utilisateurs expérimentés ne sont pas en reste, car le logiciel offre également des fonctionnalités avancées.

Le logiciel de découpe propriétaire Bambu Studio intègre les fonctionnalités de base et avancées de son prédécesseur. En outre, il propose des fonctionnalités avancées telles que l’auto-orientation, la découpe multi-plateau, l’ajout de texte, la vue d’assemblage et différentes informations donnant des directives à l’utilisateur pour éviter les problèmes éventuels tels que la compatibilité des matériaux, les porte-à-faux importants non supportés, etc. Bambu Studio jouit de la grande compatibilité de format offert par PrusaSlicer, la rendant ainsi compatibles avec des fichiers STL, OBJ, 3MF, STEP et d’autres.

Bambu Studio est basé sur Prusa Slicer et offre une expérience utilisateur fluide

Bambu Studio intègre les profils préconfigurés pour toutes les imprimantes et filaments commercialisés par le fabricant et il est intéressant de noter que, dans la lignée de PrusaSlicer ou Cura, le slicer propriétaire offre aussi une compatibilité avec machines et matériaux tiers.

L’intégration au cloud est un élément particulièrement pratique de l’écosystème Bambu Lab. Elle permet aux utilisateurs de gérer leurs impressions à distance, de surveiller le processus et même de synchroniser les matériaux insérés dans l’AMS avec le slicer via le cloud. L’interface de contrôle et de surveillance est disponible uniquement dans l’application Bambu Handy et sur le logiciel de tranchage Bambu Studio.

Il sera toutefois fortement recommandé de connecter l’imprimante au cloud, car l’écran intégré de la P1S ne propose qu’une interface de base et des fonctionnalités relativement limitées pendant l’utilisation.

Il est intéressant de voir que Bambu Lab travaille activement sur le développement des futures versions de son logiciel. En effet, le Slicer est régulièrement mis à jour et durant notre test, nous avons souvent été invités à installer une nouvelle version pour bénéficier des dernières fonctionnalités et correctifs. Bambu Studio étant basé sur un logiciel open source (PrusaSlicer), Bambu Lab se doit également de partager certains aspects de son code. Ainsi, des développeurs indépendants ont créé un slicer dérivé de Bambu Studio appelé OrcaSlicer et présentant quelques fonctionnalités avancées. Les mises à jour et améliorations de Bambu Studio intègrent également des fonctionnalités développées par l’équipe d’OrcaSlicer.

La caméra, le ruban LED et les ventilateurs et le système de mouvement sont contrôlables via le slicer et l’application mobile Bambu Handy

Bien que les imprimantes Bambu Lab disposent d’une connectivité au coud permettant un contrôle aisé, ce service de cloud a connu quelques défauts. Le bug majeur le plus récent a abouti au démarrage d’impressions non sollicitées pas les utilisateurs pouvant parfois engendrer des dégâts matériels. De plus, Bambu Lab collecte un grand nombre de données utilisateurs envoyées par le cloud (modèle 3D, images capturées par la caméra intégrée, statistiques, …). Le traitement de ces données est encore très flou et les utilisateurs travaillant sur des impressions protégées par le secret professionnel ou la propriété intellectuelle devront utiliser l’imprimante en réseau local seulement ou via le port micro SD. À l’instar de services comme ceux proposés par Google, la collecte et le traitement des données d’utilisation permettra potentiellement de développer des fonctionnalités avancées et des outils intégrant l’intelligence artificielle.

Pour le firmware de l’imprimante, le fabricant a mis en place la technologie d’ »input shaping ». Cette méthode fut démocratisée par l’équipe de conception des imprimantes à construire soi-même Voron utilisant le micrologiciel Klipper. Elle utilise un accéléromètre monté sur la tête d’impression pour mesurer la fréquence de résonance de l’imprimante et compense activement les artefacts de résonance (ghosting ou ringing).

Le retour caméra et la fonctionnalité time-lapse permettent de profiter d’un aperçu des impressions

Premières impressions avec la Bambu Lab P1S

Une fois l’imprimante mise en route et le logiciel configuré, il est temps de passer aux premières impressions. La Bambu Lab P1S se montre à la hauteur de sa notoriété en produisant des résultats très satisfaisants dès les premiers essais.

Les tests que nous avons effectués ont confirmé que la P1S réussit à allier rapidité et précision lui permettant d’atteindre des tolérances allant jusqu’à 0,1 mm. Les impressions sont nettes, détaillées et d’excellente qualité, ce qui est essentiel pour obtenir des résultats professionnels.

Le test de tolérance témoigne de la précision de la Bambu Lab P1S

La P1S propose également une compatibilité matériau étendue, ce qui en fait une option polyvalente pour différentes applications. Avec la capacité d’utiliser des filaments tels que le PLA, le PETG, l’ABS, l’ASA et le TPU, cette imprimante répond aux besoins variés des utilisateurs.

Cependant, il convient de noter que la vitesse d’impression, l’un des arguments forts de Bambu Lab, peut parfois sacrifier la solidité des objets. Pour obtenir des propriétés mécaniques optimales, il est donc conseillé de réduire la vitesse et les accélérations.

L’AMS qui est fourni dans le bundle “P1S Combo” est un vrai atout permettant une utilisation simplifiée et l’impression multi matériaux. Ainsi, nous avons pu réaliser des impressions multicolores et réduire les interventions utilisateurs liées au changement de matériau puisque nous disposions toujours de 4 filaments prêts à l’utilisation. En installant l’AMS hub, nous avons pu relier un second AMS à la P1S et disposons encore de 2 emplacements AMS permettant de stocker et d’imprimer jusqu’à 16 filaments différents.

Les matériaux flexibles, comme le TPU, ne sont pas compatibles avec l’AMS en raison du risque de blocage dans le système. Pour utiliser ces matériaux, les utilisateurs doivent installer les bobines à l’arrière de la machine et utiliser le porte-bobine fourni.

Le plateau magnétique en acier flexible permet un retrait aisé des impressions

Bien que nous ayons réussi à les utiliser durant notre test, les rouleaux de filament en carton sont également déconseillés avec l’AMS. Nous avons réussi à imprimer avec des rouleaux de filament en carton sans aucun soucis sur de courtes impressions, mais avons rencontré quelques erreurs lors de plus longues impressions.

Les imprimantes Bambu Lab disposent d’un plateau flexible en acier magnétique avec un revêtement PEI. Le fabricant vend plusieurs types de plateau avec des surfaces différentes en fonction du matériau utilisé ou du résultat esthétique voulu. Bien que le slicer intègre une fonctionnalité de détection de plateau avant impression, celle-ci ne fonctionnait pas durant notre test et une impression pouvait être lancée malgré l’absence de plateau.

Elliot S.

Voir les commentaires

  • Hello, merci pour le test.
    Je suis intéressé de savoir comment vous avez la p1s a 700€ ou 950€ avec l'ams ? Les prix du site officiel sont 55€ de plus...
    Merci de l'info

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Elliot S.

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