Poietis installe sa plateforme de bio-impression dans un hôpital pour créer des tissus biologiques implantables
L’entreprise française Poietis, spécialisée dans le développement de solutions de bio-impression, vient d’annoncer l’installation de leur plateforme NGB (Next-Generation Bioprinting) au sein de l’Hôpital de la Conception, l’un des hôpitaux publics de la ville. Cette première mondiale devrait permettre de fabriquer des tissus biologiques implantables. Depuis début 2020, le Laboratoire de Culture et Thérapie Cellulaire (LCTC) de l’AP-HM travaille en collaboration avec la jeune pousse française pour permettre d’accélérer l’adoption de la bio)impression dans le milieu hospitalier et ainsi favoriser la création de tissus cutanés, directement implantables chez le patient.
En juillet dernier, Poietis annonçait la préparation de son premier essai clinique d’un tissu bio-imprimé en 3D implantable, plus particulièrement d’un substitut dermo-épidermique autologue, essai qui devrait bientôt avoir lieu. L’objectif est clair : l’entreprise veut offrir une solution aux hôpitaux pour la création de tissus humains viables à partir d’un échantillon prélevé sur un patient. Poietis espère équiper 85 hôpitaux d’ici la fin 2025 et cette première collaboration avec le LCTC est concluante.
Utiliser la bio-impression 3D à l’Hôpital
Aujourd’hui, les développements en bio-impression sont très prometteurs et le marché se dirige progressivement vers la création de structures cellulaires sur-mesure par impression 3D. Il existe encore de nombreux freins notamment l’accessibilité à ces plateformes de bio-impression et leur compatibilité avec la réglementation aujourd’hui en vigueur. Poietis souhaite lever ces freins et sa plateforme NGB pourrait bien y contribuer. C’est une solution qui utilise aujourd’hui une technologie assistée par laser, capable d’extruder des biomatériaux : en quelques heures, la machine pourrait concevoir un substitut de peau de 40 cm2. Fabien Guillemot, Président-fondateur de Poietis, explique : “La Bio-impression entre dans une nouvelle ère. La mise au point de la première plateforme de Bio-impression compatible avec les bonnes pratiques de fabrication (BPF) de médicaments de thérapies innovantes est une innovation majeure dans la domaine de la médecine régénératrice car elle lève un des derniers verrous avant l’implantation de tissus bio-imprimés chez les patients.”
Concrètement, l’installation d’une telle plateforme de bio-impression au sein de l’hôpital marseillais va permettre aux équipes médicales d’accélérer la greffe de peau et ainsi guérir plus rapidement de nombreux patients. Le LCTC va ainsi pouvoir finaliser la validation du procédé de fabrication du tissu cutané Poieskin avant de lancer en 2022 l’essai clinique pour espérer implanter ce tissu chez le patient. Le Dr Jérémy Magalon, pharmacien biologiste au LCTC, ajoute : “Nous touchons du doigt la possibilité de greffer un tissu humain fabriqué à l’aide d’une bio-imprimante, ce qui serait une première mondiale. C’est le fruit d’une collaboration multidisciplinaire qui a réussi à faire sauter successivement les verrous technologiques et réglementaires intrinsèques à cette innovation de pointe. Mais ce n’est qu’une étape. Demain, l’objectif est de bio-imprimer des tissus plus complexes au plus près du patient. On peut imaginer que les grands centres hospitaliers soient tous équipés de bio-imprimantes dans le futur. Cela me fait penser au succès de la robotique chirurgicale : une innovation de rupture devenue incontournable en pratique quotidienne.”
Cette collaboration est le premier pas vers l’intégration de la bio-impression 3D dans les hôpitaux, intégration qui devrait permettre de mieux traiter les maladies neurodégénératives, mais aussi de produire des tissus pour accélérer la cicatrisation et de répondre aux besoins du domaine de l’ostéo-articulation. Vous pouvez retrouver plus d’informations ICI.
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Est-ce que cette technique pourra s’appliquer aux lésions du cuir chevelu ?