Prodways, un leader français de l’impression 3D à la conquête du monde
Le groupe Gorgé est sans aucun doute la plus belle pépite française de l’impression 3D avec sa filiale Prodways issue du rachat en 2013 de la société Phidias. Début décembre, nous vous présentions leur technologie MovingLight ainsi que leur gamme d’imprimantes 3D. La société française a toutes les cartes en main pour affronter les deux leaders américains 3D Systems et Stratasys. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le Président du groupe Raphaël Gorgé :
3DN : Pourriez-vous présenter rapidement le Groupe Gorgé ?
Groupe Gorgé est un groupe industriel de haute technologie évoluant dans différents domaines d’activités, avec comme point commun des solutions technologiques protégeant les biens et les personnes en environnement hostile. On trouve des déclinaisons dans la défense, pour laquelle on fabrique des robots, des drônes sous-marins ou des bateaux sans pilotes, mais aussi dans les systèmes de sécurité incendie pour des compagnies travaillant dans l’Oil & Gaz ou l’Offshore, voir même pour des centrales nucléaires, avec des portes, cloisons ou trappes, pour se protéger contre des potentiels explosions ou inondations.
Et bien sûr le 3D Printing, avec le rachat en 2013 de Phidias Technologies, qui représente pour l’instant seulement 0,5% de notre chiffre d’affaires. L’impression 3D est un axe fort de développement pour nous. Mon travail consiste à identifier les secteurs d’activité, dans lesquels le groupe saura appliquer ces technologies/savoir faire et pourra offrir de la croissance. On est ravi d’avoir réalisé cette acquisition, tout à fait à la hauteur de nos attentes.
3DN : Pouvez-vous nous en dire plus sur cette acquisition ?
Nous sommes en contact étroit avec le Ministère du Redressement Productif, comme partenaire du plan de l’usine du futur (un des 34 plans pour redynamiser l’industrie française). En parallèle, André-Luc Allanic et Philipp Hoarau, les fondateurs de Phidias Technologies cherchaient à cette époque des investisseurs et étaient sur le point d’être rachetés par un groupe outre-atlantique. Le ministère ayant eu vent de ce risque, nous a contactés pour nous proposer de nous positionner.
Nous travaillions beaucoup sur la Robotique Industrielle, avec plus de 15 000 robots installés en France (près de 50% du parc national) et nos filiales utilisaient l’impression 3D sur la partie prototypage rapide. Nous étions déjà familiarisés avec les problématiques et les enjeux liés aux nouvelles technologies et c’est pourquoi nous avons décidé de nous aligner. Les fondateurs de Phidias étaient ravis de recevoir une offre française et c’est dans ce cadre que Phidias a été acquis.
3DN : On sent que c’est un projet qui vous tient vraiment à coeur ?
Cela me passionne car on a l’habitude d’entrer sur des nouveaux marchés. Typiquement, nous sommes entrés sur le nucléaire il y a 5 ans via une acquisition, et nous sommes devenus leader mondial depuis. La technologie de l’impression 3D a un intérêt supplémentaire que l’on ne retrouve pas ailleurs : c’est la rapidité et le potentiel de développement. On a la chance de pouvoir jouer un rôle très significatif avec cette technologie. Je m’en occupe beaucoup plus que le prorata du chiffre d’affaires que cela représente, c’est aussi lié à la phase de lancement qui est très importante. On est en train de staffer, d’imaginer des partenariats ou des acquisitions et cela me plait beaucoup.
3DN : Quelles sont les domaines d’applications de la technologie Prodways ?
Historiquement, on s’est fait connaitre dans le dentaire et le médical plus globalement, deux domaines où les enjeux de précision et de rapidité sont importants. Nos machines sont idéales pour la production de prothèses et de gouttières dentaires. Elles ont la capacité de produire de gros volumes rapidement, jusqu’à 5 à 10 fois plus vite que nos concurrents, avec une précision très élevée, c’est à dire des gains de productivité et de réduction des coûts importants pour les acteurs du domaine.
Le processus d’impression 3D MovingLight vidéo :
Mais nous ne nous arrêtons pas à ce champ d’application. Pour un joaillier ou un service bureau classique, nos machines sont bien plus intéressantes que nos concurrents, notamment sur les exigences de précision, de rapidité et de coûts. Plus globalement, notre offre s’adresse aux marchés des résines liquides, regroupant les technologies de stéréolithographie, de DLP ou de PolyJet.
Nous sommes également présents sur le marché de la céramique technique, qui représente plusieurs dizaines de millions de dollars, à destination de l’aéronautique (avec des pièces de turbines notamment) ou de la joaillerie par exemple. Notre modèle d’imprimante K20 permet de réaliser des pièces en céramique à partir d’un matériau sous forme de pâte, qui une fois délianté, une opération qui consiste à enlever la résine et les composés organiques, doit être cuite. Les pièces obtenues sont capables de résister à l’usure, à l’abrasion et à la chaleur et dans des géométries complexes.
Merci Raphaël Gorgé pour cette interview.
Pour soutenir sa croissance Prodways recherche actuellement plusieurs postes notamment des ingénieurs technico commerciaux, ingénieur R&D, ingénieur Chimie des Matériaux…
Quelques réalisations tirées des imprimantes 3D Prodways :
Pour rester informé abonnez vous à notre flux RSS ou pages Facebook et [follow id= »3Dnatives » ]
[…] et à très bientôt sur 3Dnatives ! Pour aller plus loin, n’hésitez pas à retrouver notre inteview de Raphaël Gorgé de février 2014 sur la création de […]