Un tricycle électrique imprimé en 3D à partir de déchets recyclés
Le studio de design autrichien, EOOS, a développé un nouveau concept de véhicule utilitaire à émissions nulles (ou ZUV en anglais pour zero-emissions utility vehicle), concept qu’il a réalisé grâce à l’impression 3D et à des matériaux recyclés. C’est un tricycle qui a été fabriqué à partir de 70 kilos de déchets récupérés dans différents supermarchés de la capitale autrichienne. Sa particularité réside également dans l’absence de pédales et de chaîne : le vélo avance grâce à un moteur de moyeu de roue arrière. L’objectif est de permettre à chacun d’imprimer en 3D le châssis dans un fablab proche de chez soi et d’équiper le vélo dans un magasin adapté (roues, freins, guidon, moteur). Un concept de production locale qui vise aussi à réduire notre impact écologique.
Le studio autrichien a travaillé avec l’association The New Raw pour mener à bien ce projet. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est sans doute grâce au projet Print Your City qui a démarré par l’impression 3D de mobilier urbain à partir de déchets recyclés dans Amsterdam. L’association surfe sur cette idée d’économie circulaire en donnant une seconde vie à tout ce que nous pouvons jeter. Une idée impensable sans le recours à la fabrication additive.
ZUV, un vélo local et plus durable
Le projet de ce vélo a démarré par la volonté de concevoir un véhicule abordable, dont la production serait locale. L’impression 3D offrait cette possibilité ; le studio EOOS a donc imaginé un châssis en polypropylène, imprimable sur une machine grand format – très probablement un bras robotisé. Le matériau utilisé proviendrait des déchets des supermarchés de Vienne. Harald Gründl du studio EOOS explique : “Lorsque le plastique des supermarchés de Vienne est envoyé au recyclage, ils ne font que le brûler. Et cela crée trois tonnes supplémentaires d’émissions de CO2, que nous pourrions éviter. La réutilisation des plastiques post-consommation est un grand pas vers des émissions nettes de carbone nulles. Chaque nouveau véhicule sera, en quelque sorte, neutre en carbone tant que l’imprimante 3D fonctionnera avec de l’énergie provenant de sources renouvelables.”
A terme, EOOS souhaiterait que chaque ville puisse imprimer en 3D le châssis du tricycle ; le reste des pièces pourront ensuite être fixées facilement par un équipementier spécialisé. Si un composant venait à lâcher, il pourrait être facilement remplacé – toujours localement – tandis que le châssis pourrait être recyclé et réutilisé pour former un autre ZUV.
Le studio précise que le vélo est suffisamment résistant pour transporter deux adultes, ou deux enfants sur la banquette arrière, ou des courses par exemple dans la boîte prévue à cet effet à l’avant. Finalement, ZUV a été pensé pour réaliser des trajets courts pour lesquels on aurait tendance à prendre notre voiture.
En fin de compte, le concept de zéro émissions réside plus dans la production même du vélo plutôt que dans son fonctionnement – il s’agit de savoir d’où provient l’énergie qui permettra de recharger les batteries du ZUV. Grâce à l’impression 3D, le châssis peut être fabriqué localement, réduisant les transports et l’impact écologique de sa production. Reste à savoir maintenant si ce concept arrivera à s’implanter dans d’autres villes d’Europe et plus largement du monde.
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