La fabrication additive, un avantage concurrentiel pour l’Europe ?
La semaine dernière, la Commission européenne a publié son rapport “Une vision pour l’industrie européenne à l’horizon 2030”, rédigé par la Table Ronde de haut niveau créée en 2017. Celle-ci rassemble différents employeurs, syndicats et experts et a pour objectif de mettre en place une stratégie industrielle européenne. Cette année, le rapport met en exergue l’importance des nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, la mobilité autonome, la biotechnologie et bien entendu la fabrication additive. Elle devrait poursuivre son développement et bouleverser le paysage industriel en Europe ; c’est pourquoi la Commission encourage fortement son déploiement.
La Table Ronde de haut niveau est constituée de 20 experts, que ce soit de représentants de grands groupes comme L’Oréal et la SNCF ou bien des universitaires en passant par des investisseurs. Après un an de travail, ce groupe a publié ses recommandations sur l’avenir de la stratégie de politique industrielle de l’UE à l’horizon 2030. Dans les grandes lignes, on dire qu’il faut que l’Europe construise son avantage concurrentiel sur les technologies de pointe, le respect de l’environnement et de la biodiversité, et l’investissement dans ses citoyens et alliances mondiales. Ce qui nous intéresse aujourd’hui est bien entendu les technologies de pointe qui regroupent l’impression 3D.
La fabrication additive a un réel rôle à jouer en Europe
Tout d’abord, le rapport explique que la fabrication additive permettra de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, entraînant alors une réduction des délais de fabrication et de mise en oeuvre. L’impression 3D relocalise aujourd’hui la production et favorise donc le Made in Europe, ce qui pourrait avoir un impact positif sur l’économie de la zone et réaffirmer sa position sur la scène internationale. Les experts poursuivent : l’impression 3D permet de mieux gérer les matériaux de fabrication, ce qui est tout à fait cohérent avec cette volonté de préserver l’environnement. Attention toutefois, les imprimantes 3D restent des machines de production qui nécessitent beaucoup d’énergie. Enfin, le rapport explique que la fabrication additive permettra de repenser le design de beaucoup de produits aujourd’hui fabriqués, de les tester plus facilement ou d’améliorer ceux déjà existants. La réparation sera facilitée, ce qui pourrait permettre aux consommateurs de moins jeter.
Ce récent rapport a été officiellement approuvé par le CECIMO, l’Association européenne des industries de la machine-outil qui vise à promouvoir l’utilisation de la fabrication additive à travers le continent européen. L’association explique : « Nous pensons qu’il s’agit d’un pas important vers une stratégie à long terme de l’industrie européenne pour l’Europe. Nous sommes ravis de constater que les chaînes de valeur stratégiques et les réseaux de création de valeur sont reconnus comme des facteurs clés de succès. À cet égard, le CECIMO a plaidé en faveur d’une approche globale qui permettrait aux acteurs industriels de tous les secteurs de s’associer et de mener ensemble la transformation numérique. » Vous pouvez retrouver l’ensemble du document « Une vision pour l’industrie européenne à l’horizon 2030″ ICI.
*Crédits photo : Maciej Luczniewski / NurPhoto / AFP
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