Rencontre avec Volumic, le fabricant français qui concurrence les grands
Concurrencer des fabricants d’imprimantes 3D américains, asiatiques ou européens est un réel challenge dès lors que l’on mise sur le Made in France. C’est toutefois la mission que s’est donnée la société Volumic dès 2013 en proposant une gamme de machines FDM destinées aux professionnels, conçues et fabriquées dans le sud de la France. En volant la vedette aux « grands » du secteur, installant ses machines au sein des ateliers de grands groupes comme la SNCF, Thales ou Ariane Group, le constructeur niçois peut se prévaloir aujourd’hui d’une très bonne image en France. Mais malgré une belle reconnaissance obtenue lors du dernier salon CES de Las Vegas, la société aux 18 employés n’a pas encore passé le pas d’un déploiement à l’international. Pour en savoir plus sur l’histoire de la marque, sa vision du marché et les clés du succès, on est allé poser nos questions aux deux fondateurs, Stéphane Malaussena et Gérard Luppino.
3DN : Bonjour à tous les deux, pouvez-vous présenter votre parcours ainsi que la genèse de Volumic ?
Bonjour, je suis Stéphane Malaussena, co-fondateur de Volumic 3D, en charge de la partie marketing et communication. Je suis issu de formations universitaires en commerce et marketing. Gérard Luppino, co-fondateur également, en charge de la R&D et depuis plus de 25 ans dans la 3D, tout d’abord en conception et visualisation puis désormais au cœur de la fabrication additive.
Nous avons lancé VOLUMIC 3D il y a plus de 6 ans, en partant d’un constat : en 2013, l’absence sur le marché d’une marque professionnelle française d’imprimantes 3D. Compte tenu de notre parcours et de notre passion pour cet univers, nous ne voulions pas laisser ce créneau vacant et nous nous sommes donnés comme ambition de proposer des solutions d’impression 3D performantes, compétitives et made in France.
3DN : Comment se sont passés les derniers mois pour Volumic ?
2020 ne ressemble à aucune autre année. Pour Volumic, l’année a commencé sur les chapeaux de roues avec une participation au CES de Las Vegas et la remise de 2 CES Awards reçus pour notre dernière machine, la Stream Ultra Supercharged (SC). Puis, est venue la sélection pour la grande exposition du « Fabriqué en France » à L’Elysée, où nous avons rencontré d’autres fabricants français de tous secteurs ayant les mêmes ambitions. Nous avons aussi eu l’opportunité de nous entretenir avec le Président et ses ministres et leur démontrer et prouver que la France avait tout pour devenir un acteur clé du développement de la 3D.
Enfin est arrivée l’ère du COVID-19 qui est venue tout bousculer : rythme de travail, relations clients, annulation d’évènements… Comme tous les acteurs de la 3D, nous avons apporté notre pierre à l’édifice en mettant à disposition nos parcs d’imprimantes 3D et nos fermes pour l’impression 3D de masques, visières, pièces pour respirateurs, connecteurs, etc… Nous avons également contribuer au dépistage du COVID-19, au niveau national, en imprimant des dizaines de milliers d’éprouvettes de dépistage COVID-19 qui ont permis de réaliser quotidiennement en France des milliers de tests supplémentaires au plus fort de la crise.
3DN : L’impression 3D a reçu un formidable coup de projecteur pendant la crise. Comment anticipez-vous la reprise de l’activité sur les mois à venir ?
De notre côté, nous sommes à fond. Cette période particulière nous a aussi amenés à réfléchir et à agir. Nous avons beaucoup évolué depuis nos débuts. Les grands chamboulements poussent souvent à s’adapter et à progresser. Désormais, nous sommes bien accompagnés pour grandir et surtout structurer notre développement en France et à l’étranger.
Il est évident que, comme toutes les entreprises, nous devons nous adapter mois après mois avec plus ou moins de visibilité, mais nous avons une structure plutôt agile en pleine croissance et ce n’est qu’un exercice de plus.
Parallèlement, comme souligné, la 3D a été sous les feux de la rampe pendant la période COVID-19 et a pu mettre en exergue ses valeurs fondamentales de réactivité, d’autonomie et de production locale. C’est grâce à ces réactions que nous croyons vraiment en la dynamique du secteur de la 3D pour traverser cette crise avec confiance et que nous voyons une réelle opportunité pour valoriser bien plus fort l’utilisation de la fabrication additive.
3DN : Volumic est l’un des rares fabricants français d’imprimantes 3D reconnus sur le marché. Quelles ont été les clés du succès ? Les difficultés ?
Le travail, la passion, les hommes et surtout les valeurs. Être dans un univers trusté par les américains, les chinois et quelques européens n’est pas facile, nous avons dû faire notre place. Nous commençons à être reconnu grâce à notre travail et à notre vision du marché de la 3D.
Nous avons réussi à bâtir un réel savoir-faire et comme nous grandissons en même temps, nous devons le challenger tout le temps. Il est rare dans un univers professionnel de pouvoir faire partie des pionniers d’une révolution. Les opportunités sont là, il faut les saisir ! Nous sommes plus que jamais ouverts à toutes les rencontres qui nous feront grandir et aideront à l’amélioration de nos produits et de l’expérience client qu’ils proposent.
3DN : Quelles sont les spécificités de la gamme d’imprimantes 3D Volumic ?
Depuis nos premiers modèles qui ont vu le jour en 2013, notre credo a toujours été de proposer du matériel performant et endurant, strictement orienté vers les professionnels. La vision du marché est très importante, et les choix techniques ou marketing le sont tout aussi. Nous avons développé des avancées techniques avant nos concurrents, que cela soit des détecteurs de fin de filament, des compatibilités matières chargées ou flexibles alors que le plus gros de marché ne se limitait qu’aux matériaux PLA et ABS, nous avons lancé très tôt nos stations de travails (workstations), et également des matériaux d’avant-garde comme les Universal Ultra, Strong Ultra, ou Carbon Ultra. Enfin, nous avons misé tôt sur des vitesses d’impression pour gagner en productivité. Rappelons aussi que nos machines sont évolutives et « upgradables », nous souhaitons repousser au maximum l’obsolescence programmée de nos produits.
Nous proposons aujourd’hui une gamme complète d’imprimantes 3D FDM avec deux grandes familles, les Stream MK2 et Stream ULTRA. La famille des MK2 est notre gamme historique qui a su évoluer afin de devenir une valeur sûre de l’impression 3D, disponible en deux tailles 20X20X23cm et 20X30X30cm, en mono ou dual extrudeur. Elles permettent d’aborder la fabrication additive FDM professionnelle avec un système évolutif d’upgrade, elles sont polyvalentes et permettent aussi bien de s’initier à la technologie que de se mettre à de la production quotidienne. Elles équipent des milliers de professionnels en France dans tous les secteurs.
La famille ULTRA mise sur davantage de performances avec des vitesses d’impression supérieures (jusqu’à 300mm/s), une plus grande précision et aussi la plus grande compatibilité de matériaux du marché avec plus de 50 matériaux pour la même machine. Elles permettent d’aborder des matériaux techniques avec leur plateau chauffant jusqu’à 150° ainsi qu’une tête d’impression pouvant aller à 400°.
Enfin la « petite » dernière, la Stream ULTRA SC, lancée au CES 2020 de Las Vegas, a déjà reçu plusieurs distinctions. Elle vient se positionner en haut de gamme, en apportant la dimension industrielle pour une utilisation intensive, avec des performances et une endurance accrues. Elle comporte également de nombreux éléments pour faciliter sa maintenance. Et nous avons pu proposer tout cela pour un prix de 5 990€, ce qui reste un challenge pour du fabriqué en France.
3DN : Quels sont les projets en cours pour Volumic ? Et à plus long terme, quelles sont les pistes de développement ?
Les projets, on en regorge. Nous tâchons d’avancer très rapidement mais dans l’ordre. Nous sommes dans une phase de croissance avec de nombreux recrutements et nous avons une vision claire à 2023, parsemée de nouveautés bien évidemment et aussi de nouvelles solutions autour des machines et de l’expérience client.
Nous avons différents partenariats en cours avec d’autres fabricants, centre de recherches et clients. Ces dernières années, nous avons réellement constaté l’évolution des besoins des clients, et l’année qui vient de s’écouler a encore relevé le niveau technique des utilisateurs. Nous devons donc proposer des solutions de plus en plus performantes, répondant au mieux à leurs attentes. Les concepts de machines de 2019 sont déjà obsolètes en 2020.
3DN : Et l’international, vous y pensez ?
L’international est un véritable challenge pour les entreprises innovantes, c’est un bien grand mot qui regroupe un ensemble d’étapes, de process, de marchés. Nous avançons progressivement, car la concurrence étrangère est bien présente, et le fait d’être made in France à l’étranger n’apporte qu’un léger coté sexy, mais rien de plus.
Nos concurrents directs à l’étranger sont souvent plus gros et plus structurés, mais en matière de performance pure et de prestations, nos machines sont bien plus compétitives et parfois largement supérieures à certaines. Nous sommes actuellement accompagnés pour passer cette étape cruciale, et comme nos ambitions sont grandes, nous recherchons toujours plus de partenaires pour avancer a l’international. La compétence et la connaissance du marché sont nos priorités, et les partenaires avec qui nous discutons ne recherchent pas simplement la vente à tout prix, mais privilégient l’accompagnement et le service client. Nous devons partager la vision de nos partenaires, quitte à devoir attendre l’ouverture sur certains pays.
3DN : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
L’impression 3D est un univers incroyable dans lequel la France est devenue un acteur à part entière. Nous sommes fiers d’emmener dans notre aventure un ensemble de fabricants français, de marques, de partenaires et de petits artisans qui nous font cultiver le « Fabriqué en France » comme notre différence.
Au-delà de ces valeurs, Volumic a toujours été une société ouverte et tournée vers ses clients. Même s’il est compliqué de grandir en structurant sa croissance, nous sommes ravis d’accompagner nos clients avec des relations de plus en plus privilégiées.
Connaissez-vous le fabricant Volumic ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article ou avec les membres du forum 3Dnatives. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !
Je veux bien faire l’effort d’acheter français (même un peu plus cher) mais là les prix sont vraiment fous ! Je reste sur mes Tronxy
En toute honnêteté, on peut dire que les imprimantes volumic ne sont pas a la hauteur de leur tarifs ?
Clairement je préfère acheter des prusa plutôt que des les volumic qui sont beaucoup trop chère sans apporter quoi que ce soit.
Bonjour,
Tous a fait d’accord avec NAINNO , le matériel n’est pas fiable du tout 3 Sav en moins d’un an , les délais d’approvisionnement de pièce est long et les pièces sont cher , leur filament est aussi de mauvaise qualité et l’enroulement est déplorable.
De mon coté, pas d’encombre. Très satisfait des impressions, et pas de problème particuliers. J’ai eu une formation et tout se passe bien.
Félicitations vous le méritez ! J’ai 3 volumic depuis 2017 et récemment ré-équipé avec la Supercharged nous sommes très satisfait, imprimantes vraiment haut de gamme même la génération MK2 et le petit plus Français avec un accompagnement de qualité. Hate de découvrir les prochaines nouveautés 🙂