Un réseau national dédié à l’impression 3D rassemble 14 CHU
14 centres hospitaliers universitaires (CHU) français, sur les 32 existants, ont décidé de se regrouper pour travailler ensemble sur l’impression 3D, a annoncé Delphine Prieur, cheffe de projet impression 3D à l’AP-HP et animatrice du réseau, lors du salon Santexpo le 24 mai dernier.
La fabrication additive est de plus en plus utilisée dans le domaine médical, et les CHU ne font pas exception, comme celui de Bordeaux, de Nantes ou encore de Brest. Toutefois, si l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a créé ce réseau, c’est parce que cette activité n’est pas encore structurée. Elle est notamment encadrée par des réglementations qui sont parfois difficiles à pleinement saisir. « Il y avait donc un besoin de structurer cette activité à l’AP-HP » explique Delphine Prieur.
Le premier objectif du réseau d’impression 3D créé par l’AP-HP est de mettre en commun les savoir-faire entre centres. Le réseau permettra de réfléchir sur « comment conseiller ceux qui souhaitent se structurer, voulant savoir quel type de machine d’impression il faut acheter. L’idée est d’accompagner ceux qui se lancent dans la démarche. Que les établissements les moins avancés bénéficient de l’expérience des CHU les plus avancés dans la démarche« , déclare Samuel Guigo, coordinateur de la plate-forme d’impression 3D W.PRINT du CHU de Brest. Pour sa part, Alice Prévost, chirurgienne maxillo-faciale au CHU de Toulouse, indique qu’au début d’un projet, « on n’a pas les compétences, alors on perd beaucoup de temps, on se décourage.[…] Il faut vraiment être passionnés pour aller au bout de ces projets « .
Le réseau vise également à développer l’utilisation de la fabrication additive dans le milieu hospitalier. Avec pour première tâche de s’attaquer à la question réglementaire. En effet, le manque de validation réglementaire constitue un frein supplémentaire au développement de l’adoption de la fabrication additive. « Nous avons rencontré des difficultés à toutes les étapes du processus, explique Alice Prévost. Nous utilisons l’impression 3D depuis 2015 au CHU de Toulouse. On imprimait timidement des modèles anatomiques et au fil du temps nous proposons des DM [dispositifs médicaux]. Mais on ne sait pas comment les réaliser. La structure réglementaire autour de ces projets est un peu lourde à comprendre « , ajoute-t-elle, mettant en avant l’absence de reconnaissance par les autorités sanitaires ou administratives du CHU.
Pourtant, l’impression 3D apporte davantage qu’un simple plus aux CHU, elle modifie leur activité. « C’est un nouveau métier qui apparaît que je qualifierais d’ingénieur chirurgien. C’est l’émergence d’un nouveau métier qui n’est pas [encore] reconnu « , affirme Alice Prévost. Toutefois, la création d’un réseau d’impression 3D revêt également un intérêt commercial pour les CHU : se regrouper leur permettra de travailler plus facilement avec les centrales d’achat.
Utiliser la fabrication additive de manière encadrée est toutefois possible, comme le prouve la plateforme CO’Lab 3D des Hospices civils de Lyon (HCL), qui existe depuis trois ans. La structure a mis en place un système de management de la qualité et de certification des dispositifs médicaux (DM). « Nous sommes autorisés à fabriquer des DM de classe 1 pour notre usage propre, des dispositifs médicaux in house « , a détaillé Peggy Leplat, responsable de CO’Lab 3D. L’hôpital imprime également des modèles anatomiques, notamment pour l’enseignement, des objets personnalisés pour les patients handicapés et des pièces détachées améliorées.
Que pensez-vous de ce réseau d’impression 3D, qui rassemble 14 CHU ? Partagez votre avis dans les commentaires de l’article. Retrouvez toutes nos vidéos sur notre chaîne YouTube ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter !